Hassan Hajjaj
icône du multiculturalisme créateur

On l’appelle le « roi du pop art à la marocaine ».  Savoir voir, c’est un grand point, peut-être le principal, chez Hassan Hajjaj. Un esprit nouveau, un mouvement d’idées qui gagne chaque fois en activité et en puisse d’invention. Entièrement autodidacte, Hassan Hajjaj est considéré comme l’un des artistes les plus en vue à l’échelle internationale. L’extrême délicatesse des contours et du modelé n’échappe point à son art. Son rendu reflète sans cesse un accent, une vibration, une joie, un secret ; un sentiment, une émotion, une silhouette, une expression, une attitude, caractérisant toute une race ou une époque inédite. 

Hassan Hajjaj entraîne le public hors et à rebours des voies où il avait accoutumé de cheminer jusqu’ici. Vivant entre Londres et Marrakech, son travail s’inspire de son héritage nord-africain, des scènes de musique hip-hop et reggae londoniennes avec lesquelles il a grandi, ainsi que des nombreuses relations créatives qu’il a nouées avec des musiciens, artistes, designers, interprètes et écrivains lors de ses différents voyages.  

Ses projets célèbrent l’entremêlement de multiples facettes de la culture et de la tradition contemporaines tout en interrogeant les notions stéréotypées du Maroc et de l’Afrique du Nord, subvertissant la «norme» occidentale en utilisant des matériaux et des motifs familiers de manière inattendue – souvent renouvelée. 

Marques 2012/1433 (Gregorian/Hijri) From the series My Rockstars © Hassan Hajjaj

Pour M. Hajjaj, les cultures sont destinées non à se combattre, mais à se compléter, car un de ses objectifs a été de montrer combien tous les variations de l’art s’enchaînent étroitement, comment les diverses tendances qui ont été proposées sur les principes du beau ne sont ennemies qu’en apparence, et ne sont séparées que par les limites arbitraires qu’ils subissent, mais restent composées de parties intimement liées qui se supposent toutes les unes les autres, et toutes se rapportent à une même fin.  

Hassan Hajjaj sacrifie l’exactitude indiscrète et cancanière sur les détails au profit d’une intuition esthétique où vont les yeux et le cœur, et s’étend longuement et complaisamment sur les couleurs, les lignes vivantes, les faits étrangers à la cause. Sûreté de main et sûreté d’œil, sûrement, mais sûreté d’âme et d’initiative originale aussi.  

En 2016, Hassan Hajjaj a participé à l’exposition «Made You Look: Dandyism and Black Masculinity» organisée par Ekow Eshun pour la Photographers ‘Gallery. Actuellement, ses créations et ses collections « Vogue, The Arab Issue » et « My rockstars » sont exposées à New York.  

 

Bio

Hassan Hajjaj

Né en 1961, Larache, Maroc

Photographe, designer et cinéaste, Hassan Hajjaj est l’un des artistes marocains les plus emblématiques, parfois désigné comme le pendant d’Andy Warhol. Autodidacte et attiré par un mélange de scènes hip-hop et reggae de Londres et de son héritage nord-africain, M. Hajjaj, polymathe, scrute plusieurs mondes. Il est surtout connu pour son œuvre photographique, un médium vers lequel il s’est tourné vers la fin des années 1980 et dans lequel il puise son influence dans le pop art, la photographie de mode et le travail en studio de Malick Sidibe. Son œuvre récente se concentre sur les «rockstars», illustrant un éventail de musiciens et d’interprètes internationaux dans des portraits ornés (et dans un film qui a fait ses débuts au musée d’Art du comté de Los Angeles (LACMA). 

Crédit photo ©Jenny Fremont

Dans peut-être sa série la plus connue, «Kesh Angels », Hajjaj immortalise la culture de rue des jeunes motards à Marrakech. Il utilise son œil aiguisé pour produire des portraits de personnages vêtus de vêtements colorés. Ses compositions allient la photographie d’art à la culture populaire. «Mon travail a commencé parce que je voulais montrer une autre facette de la culture marocaine, quelque chose de nouveau, ainsi que l’imagerie qu’elle comprendrait», a-t-il expliqué. Né à Larache au Maroc, il s’installe à Londres pour vivre avec son père à l’âge de 13 ans. M. Hajjaj a travaillé dans ses jeunes années comme promoteur de musique, souvent chargé de décorer les intérieurs des salles de club avec des dessins, des meubles et des fleurs. Au cours des années suivantes, tout en évoluant comme designer, l’artiste a commencé à produire des photographies et des films qui véhiculaient les complications de son identité culturelle. Aujourd’hui, les œuvres de Hajjaj sont conservées dans les collections du Brooklyn Museum, du Los Angeles County Museum of Art, du Victoria and Albert Museum de Londres et de la Lazaar Foundation en Tunisie, entre autres.

Par : Omar Sara

Editor BLOC 9 Art

05 Mai 2021

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Hassan Hajjaj
icône du multiculturalisme créateur

On l’appelle le « roi du pop art à la marocaine ».  Savoir voir, c’est un grand point, peut-être le principal, chez Hassan Hajjaj. Un esprit nouveau, un mouvement d’idées qui gagne chaque fois en activité et en puisse d’invention. Entièrement autodidacte, Hassan Hajjaj est considéré comme l’un des artistes les plus en vue à l’échelle internationale. L’extrême délicatesse des contours et du modelé n’échappe point à son art. Son rendu reflète sans cesse un accent, une vibration, une joie, un secret ; un sentiment, une émotion, une silhouette, une expression, une attitude, caractérisant toute une race ou une époque inédite. 

Hassan Hajjaj entraîne le public hors et à rebours des voies où il avait accoutumé de cheminer jusqu’ici. Vivant entre Londres et Marrakech, son travail s’inspire de son héritage nord-africain, des scènes de musique hip-hop et reggae londoniennes avec lesquelles il a grandi, ainsi que des nombreuses relations créatives qu’il a nouées avec des musiciens, artistes, designers, interprètes et écrivains lors de ses différents voyages.  

Ses projets célèbrent l’entremêlement de multiples facettes de la culture et de la tradition contemporaines tout en interrogeant les notions stéréotypées du Maroc et de l’Afrique du Nord, subvertissant la «norme» occidentale en utilisant des matériaux et des motifs familiers de manière inattendue – souvent renouvelée. 

Marques 2012/1433 (Gregorian/Hijri) From the series My Rockstars © Hassan Hajjaj

Pour M. Hajjaj, les cultures sont destinées non à se combattre, mais à se compléter, car un de ses objectifs a été de montrer combien tous les variations de l’art s’enchaînent étroitement, comment les diverses tendances qui ont été proposées sur les principes du beau ne sont ennemies qu’en apparence, et ne sont séparées que par les limites arbitraires qu’ils subissent, mais restent composées de parties intimement liées qui se supposent toutes les unes les autres, et toutes se rapportent à une même fin.  

Hassan Hajjaj sacrifie l’exactitude indiscrète et cancanière sur les détails au profit d’une intuition esthétique où vont les yeux et le cœur, et s’étend longuement et complaisamment sur les couleurs, les lignes vivantes, les faits étrangers à la cause. Sûreté de main et sûreté d’œil, sûrement, mais sûreté d’âme et d’initiative originale aussi.  

En 2016, Hassan Hajjaj a participé à l’exposition «Made You Look: Dandyism and Black Masculinity» organisée par Ekow Eshun pour la Photographers ‘Gallery. Actuellement, ses créations et ses collections « Vogue, The Arab Issue » et « My rockstars » sont exposées à New York.  

 

Bio

Hassan Hajjaj

Né en 1961, Larache, Maroc

Photographe, designer et cinéaste, Hassan Hajjaj est l’un des artistes marocains les plus emblématiques, parfois désigné comme le pendant d’Andy Warhol. Autodidacte et attiré par un mélange de scènes hip-hop et reggae de Londres et de son héritage nord-africain, M. Hajjaj, polymathe, scrute plusieurs mondes. Il est surtout connu pour son œuvre photographique, un médium vers lequel il s’est tourné vers la fin des années 1980 et dans lequel il puise son influence dans le pop art, la photographie de mode et le travail en studio de Malick Sidibe. Son œuvre récente se concentre sur les «rockstars», illustrant un éventail de musiciens et d’interprètes internationaux dans des portraits ornés (et dans un film qui a fait ses débuts au musée d’Art du comté de Los Angeles (LACMA). 

Crédit photo ©Jenny Fremont

Dans peut-être sa série la plus connue, «Kesh Angels », Hajjaj immortalise la culture de rue des jeunes motards à Marrakech. Il utilise son œil aiguisé pour produire des portraits de personnages vêtus de vêtements colorés. Ses compositions allient la photographie d’art à la culture populaire. «Mon travail a commencé parce que je voulais montrer une autre facette de la culture marocaine, quelque chose de nouveau, ainsi que l’imagerie qu’elle comprendrait», a-t-il expliqué. Né à Larache au Maroc, il s’installe à Londres pour vivre avec son père à l’âge de 13 ans. M. Hajjaj a travaillé dans ses jeunes années comme promoteur de musique, souvent chargé de décorer les intérieurs des salles de club avec des dessins, des meubles et des fleurs. Au cours des années suivantes, tout en évoluant comme designer, l’artiste a commencé à produire des photographies et des films qui véhiculaient les complications de son identité culturelle. Aujourd’hui, les œuvres de Hajjaj sont conservées dans les collections du Brooklyn Museum, du Los Angeles County Museum of Art, du Victoria and Albert Museum de Londres et de la Lazaar Foundation en Tunisie, entre autres.

Par : Omar Sara

Editor BLOC 9 Art

05 Mai 2021